Source : Le Ploërmelais du 10/05/21
A Ploërmel, la CEM56 étend ses activités pour valoriser toujours plus ses travailleurs handicapés
(Sur la photo : Nathalie, Pascal, Aurélie et Denis, au premier plan, ont pris un nouveau départ professionnel en intégrant l’entreprise adaptée CEM 56 à Ploërmel)
C’est une entreprise pas tout à fait comme les autres. A Ploërmel, la CEM56 emploie des travailleurs handicapés dans les domaines aussi variés que l’industrie ou les espaces verts.
Ce jour-là dans la zone industrielle de la Lande du Moulin à Ploërmel (Morbihan), Denis est affairé à la presse pneumatique. Il assemble minutieusement des joints sur un corps dans l’atelier sous-traitance de la CEM 56. Sur l’îlot voisin, Aurélie conditionne des connectiques par sachet de dix. Les deux collaborateurs occupent un poste de travail adapté à leur pathologie.
« Ici, on m’a donné l’opportunité de rebondir », amorce d’emblée la quadra qui dit « prendre plaisir » à embaucher. La polyradiculonévrite chronique est apparue sans crier gare et celle que l’on appelle aussi la maladie des nerfs l’a empêchée d’exercer son métier de peintre, presque du jour au lendemain.
« Je ne pouvais plus travailler de façon conventionnelle, et mon traitement m’oblige à m’absenter une semaine par mois pour des perfusions d’immunoglobulines. Autant vous dire qu’il n’était pas simple de trouver un employeur compréhensif… »Aurélie, salariée reconnue en situation de handicap
Une fonction sociale essentielle
Implantée depuis 1989 en périphérie de la ville, la CEM56 est adaptée à ceux pour qui le milieu « ordinaire » est inaccessible, du moins dans l’immédiat. Une histoire qui commence à durer, et surtout peser. L’entreprise emploie aujourd’hui 110 salariés dont 80% en situation de handicap. Dans une logique d’inclusion.
« Le volet social est notre raison d’être », relaye d’emblée la responsable du site et directrice du Pôle Travail de l’Adapaei du Morbihan, Paula Lelièvre-Abreu.
« Notre mission est d’accompagner nos salariés sur le développement de leurs compétences en adaptant les conditions de travail. De redonner confiance à ces hommes et ces femmes qui présentent un handicap physique ou une déficience intellectuelle légère. L’inclusion définitive n’est pas notre but ultime, même si c’est toujours une bonne chose quand ça arrive ».
Si l’humain est naturellement au cœur du fonctionnement, « la CEM56 ne vend pas du handicap aux clients mais des prestations », cadre d’emblée Paula Lelièvre-Abreu. A l’instar des autres boîtes, la société au cadre protégé a des impératifs de résultats et de qualité des prestations fournies, qu’il s’agisse d’entretien des espaces verts ou de missions de sous-traitance industrielle. Les deux services historiques du site de Ploërmel.
Et Fabrice Samson, adjoint technique opérationnel de mettre en lumière l’étendue du savoir-faire des salariés. « Pour l’entreprise Parker, et ce depuis 1996, nos équipes assemblent des connectiques. Ce sont des tâches pointues qui ne peuvent pas être automatisées. »
De nouveaux partenaires industriels
La CEM56 ambitionne aujourd’hui de nouer de nouvelles collaborations, et procède depuis un an à l’assemblage de contenants pour le fournisseur d’emballages cosmétiques Albéa. « Des manipulations qui ne peuvent être réalisées qu’à la main », appuie-t-il encore.
« Notre expérience nous permet désormais d’être force de conseils. A titre d’exemple, nous soulageons ponctuellement des startups qui font appel à nous pour conditionner un volume grandissant de produits. »Fabrice Samson, adjoint technique opérationnel.
La manufacture est assurément, leur marque de fabrique. Leur carte de visite.
Mais l’entreprise adaptée semble avoir d’autres ambitions. Pour varier les missions, et coller aux attentes des salariés, Paula Lelièvre-Abreu et ses équipes inaugurent deux nouvelles activités : le nettoyage de locaux professionnels et un service de petite rénovation. « Peinture, travaux de menuiserie, pose de revêtements de sol… », énumère Fabrice Samson.
Un parti pris qui tient presque plus d’une reconnaissance professionnelle que d’une logique de développement. « Nos salariés sont dotés de compétences multiples et complémentaires que nous souhaitons valoriser », résume ainsi la directrice. Ou comment attirer d’autres entreprises en ajoutant de nouvelles qualifications aux CV des travailleurs handicapés…