[IME DE PLOËRMEL] Les jeunes de l’IME ont participé à un concours de pâtisserie !

Mardi 7 juin 2022, toute la matinée, au sein d’une des salles du lycée La Touche à Ploërmel (Morbihan), les saveurs de crèmes, et surtout de pommes cuites titillent l’odorat des jeunes et des enseignants de l’Institut médico-éducatif (IME) et du lycée La Touche de Ploërmel.

Plusieurs équipes, constituées de jeunes des deux établissements, s’affrontent dans un concours de cuisine où la pomme doit être impérativement déclinée. Tu prends bien le temps de beurrer chaque moule, c’est important pour la cuisson et surtout le démoulage de nos petits gâteaux. Il faut que tout soit parfait, si nous voulons l’emporter, glisse Clelia, du lycée à Hamza de l’IME.

Une expérience qui change les objectifs

Un peu plus loin, Mathéo de l’IME mélange avec soin crème et chocolat. Timidement, il partage : Des fois je fais de la pâtisserie, j’aime ça. C’est bien de travailler avec d’autres jeunes. Léna, du lycée, son binôme d’un jour, écoute, sourit, tout en avouant être perdue.

Elle est venue suivre ce Bac professionnel de services aux personnes et aux territoires (SAPAT) dans l’objectif de travailler seulement avec des enfants. Depuis, j’ai œuvré aux côtés de personnes âgées. Aujourd’hui, nouvelle expérience, avec des jeunes que je découvre et qui se révèlent attachants. Finalement, je ne sais plus très bien pour quel public je veux travailler plus tard.

C’est l’avantage de cette expérience, j’ai aimé les aider. De leur côté, ils nous ont apporté tellement de choses, j’ai apprécié cette journée, complète William, du lycée.

L’inclusion bénéfique à tout âge

Magali Chevillon, conseillère en économie sociale et familiale à l’IME de Ploërmel, en est convaincue, l’inclusion en milieu ordinaire pour les enfants handicapés est bénéfique à tous les âges ».

Aussi lorsqu’Audrey Cargouët, stagiaire à l’IME, a lancé l’idée d’un travail d’inclusion avec les élèves du lycée La Touche autour d’un concours de cuisine, nous avons foncé. Malgré les différences, mettre en avant les capacités et le savoir-être des jeunes de l’IME, les faire rencontrer des jeunes du même âge, cela reste très positif, livre la conseillère.

De notre côté, proposer cette rencontre à des élèves de seconde préparant ce Bac professionnel est une évidence. Ils pourront travailler plus tard avec ce public. Je crois beaucoup à la notion de faire, les mettre dans des situations nouvelles. Nous avons visité nos établissements respectifs, c’est une chose mais faire ensemble, c’est tellement mieux, complète Bruno Geffray, enseignant en technologie alimentaire.

Pendant que des jeunes ont cuisiné, d’autres du lycée ont préparé les mises en scène servant à accueillir les gâteaux. L’après-midi, un jury imposant de douze personnes dont le chef cuisinier du lycée, est venu goûter chaque gâteau, écouter les arguments et les choix des équipes. Le stress est monté d’un cran.

Moi j’ai épluché les pommes, je les ai coupées pour notre gâteau de la Fête des fleurs, il est beau non ?, tente d’influencer William en s’adressant au jury. Mais cela n’a pas fonctionné, au final Jules, Salomé, Hamza et Clelia l’ont emporté.

Nous avons eu beaucoup de mal à vous départager. Mais je tiens à tous vous féliciter, au nom du jury, pour tout le travail que vous avez fourni, annonce Sébastien Mary. Non loin, Célia, de l’IME, écoute, craque à l’annonce des résultats. Ne pouvant retenir ses larmes, elle souffle : J’ai fait plein de choses, j’aime cuisiner mais je n’ai pas gagné. Je suis triste. Elle est immédiatement entourée d’autres jeunes, Clelia lui offrant même sa médaille. Des actes de complicité qui montrent qu’avec les jeunes, il n’y a pas de barrière.